Quelles formes pour les lettres cursives ? - Circonscription de Saint Valery en Caux

Quelles formes pour les lettres cursives ?

- Format PDF Enregistrer au format PDF

Quels sont les modèles d’écriture cursive à enseigner ? Le recours aux propositions des éditeurs, comme aux modèles puisés sur Internet, sont à considérer avec prudence et à analyser avec rigueur avant d’être adoptés. En l’absence de directive contraignante, quelques principes fondamentaux doivent être respectés :

  • l’écriture doit être lisible et ne pas subir de déformations au cours des pratiques ;
  • l’élève doit pouvoir la tracer avec fluidité pour acquérir la vitesse d’exécution ultérieurement exigible ;
  • le maître doit choisir la simplicité pour que les élèves identifient sans ambiguïté les lettres et leurs liens.

Les proportions

Quel que soit le choix de la calligraphie, la forme des lettres doit être proportionnée. Le relief de l’écriture cursive se décline selon trois étages :

  • les lettres « basses » tracées entre les interlignes, a, c, e, i, m, n, o, r, s, u, v, w, x, qui donnent la mesure de base ;
  • les grandes lettres, à boucles ascendantes b, f, h, k, l ou descendantes f, g, j ;
  • les lettres moyennes à hampe droite haute, d, t ou basse, p, q

Les proportions sont à considérer en prenant comme mesure de base la hauteur des lettres basses :

  • les grandes lettres à boucle mesurent trois fois la hauteur des lettres basses, y compris le corps de la lettre (la boucle supérieure arrive au troisième interligne, la boucle inférieure au deuxième interligne) ;
  • la hauteur des lettres moyennes est de deux fois et demi celle des lettres basses y compris le corps de la lettre (le trait du « d » du « t » ou celui du « p » et « q » arrivent au deuxième interligne) ;
  • les lettres majuscules montent à trois interlignes.

Une écriture légèrement penchée vers la droite permet la fluidité et la rapidité du geste. Elle est rendue plus difficile si les cahiers sont tenus verticalement. Bien qu’elle ne soit pas en usage actuellement, cette particularité pourrait néanmoins être acceptée dans la mesure où toutes les conditions énoncées ci-avant sont respectées. Reste à harmoniser les choix au sein de l’école.

Les procédures et le ductus* des lettres

Les lettres doivent se tracer d’un seul élan, sans rupture, les points et les accents se mettant en fin de lettre :

  • les lettres rondes « a », « o », la lettre « c » ainsi que les lettres « d », « g », « q » se tracent en rotation à gauche (anti-horaire) ; pour faciliter l’appropriation de la trajectoire de ces tracés, le fait d’établir des comparaisons avec la lettre « c » permet de fixer la rotation exigée ;
  • pour les lettres qui comprennent un rond et soit une hampe « a », « d », « q », soit une boucle « g », on observe que souvent les élèves tracent un demi-cercle contre lequel ils plaquent la hampe (« canne ») ou la boucle. Cette procédure n’est pas à encourager. La technique suivante s’avère particulièrement performante : si on compare le rond à un cadran de montre, son tracé débute à droite approximativement au niveau du chiffre marquant deux heures. Après avoir accompli la rotation vers la gauche, le point d’arrivée se trouve exactement au point de départ et la main n’a plus qu’à tracer la deuxième partie de la lettre sans interruption. Cette technique permet d’éviter les boucles dans la lettre « o » souvent dues à un départ trop à gauche du cadran fictif ;
  • le tracé des lettres « m » et « n » se traduit souvent par des interruptions consistant à accoler des « ponts » ou « cannes ». Si ces interruptions du geste sont fréquentes en période d’apprentissage, elles sont un obstacle pour acquérir la fluidité gestuelle et la vitesse d’écriture. Il faut conduire les élèves à repasser en remontant sur le premier tracé du jambage pour continuer. Toutefois, si elle est amorcée à l’école maternelle, cette expertise ne sera pas toujours atteinte en fin de cours préparatoire ;
    les boucles ascendantes et descendants « b » « f » « g » « h » « j » « k » « l » « y » et « z » sont des cycloïdes allongés, le trait descendant est vertical. À noter la difficulté de la lettre « f » dont la boucle descendante est inversée par rapport à celles du « g » et « j ».
  • Ductus est un mot latin dérivé de ducere (tirer, conduire, diriger). Il signifie l’action d’amener, de diriger, de tracer (en particulier les lettres). Pour l’écriture, le ductus est l’ordre et la direction selon lesquels on trace les traits qui composent la lettre

Les enchaînements

Lier les lettres entre elles requiert non seulement une habileté motrice mais également une bonne connaissance des formes des lettres qui permet l’anticipation de l’action. Par ailleurs, les liaisons avec ou sans levés de main sont à distinguer. Les levés de main se font nécessairement avant les lettres rondes et le « c » car l’amorce de leur tracé se situe à droite de ces lettres (par rapport à un axe médian vertical) et le lien ne peut se faire directement. Pour débuter, il vaut mieux choisir un mot court comportant de nombreux levés de main (introduire un mot comportant des lettres rondes) : maman, la, non ; puis des mots courts sans levés de main : il, le.

Les enchaînements qui posent le plus problème concernent les lettres qui finissant en attache haute, par exemple « b » « v » doivent se lier avec des lettres en attache basse « r » « i » « e » « u » : « vr » et « br » « bi », etc. Dans ce cas il est préférable pour les premiers apprentissages de privilégier la liaison du geste pour accrocher la lettre suivante. Il est à remarquer que les œilletons dans les lettres accentuent les distorsions des tracés et les confusions : « br » « ve », etc.

Les boucles dans les lettres ou « œilletons »

Cette difficulté est peut être aggravée par l’habitude de tracer les traits d’attaque des lettres.

Pour bon nombre d’adultes, l’usage veut que l’on trace de petites boucles dans certaines lettres « b », « o », « r », « s », « v », « w », « z ». L’argument avancé pour la lettre « o » est que cette boucle est nécessaire pour « lier » cette lettre à la suivante. Si dans ce cas cette explication peut sembler recevable, elle ne l’est pas pour les autres lettres dont l’œilleton se situe au sein de la forme. Il semble en fait que le tracé de ces boucles facilite la fluidité du geste (notamment pour l’écriture avec plume métallique) en évitant les ruptures pour les changements de direction. Le problème est qu’elles prennent une importance exagérée, elles sont parfois rajoutées comme ornements, et plus délicat, elles génèrent des distorsions (ouverture du « o »), autant de preuves de leur inadéquation aux apprentissages premiers. Si, par habitude personnelle, le maître les introduit, il devra veiller à leur discrétion et au respect de la forme de lettres. La technique décrite précédemment (se référer à un cadran de montre) pour tracer d’un seul jet les lettres a, d, q, g, donne d’excellents résultats pour l’écriture du « o ».
Se pose aussi la question de la forme de la lettre « e » qui peut être tracée soit d’un seul jet (une boucle simple) soit avec un arrêt du geste après le trait d’attaque avant de tracer la boucle. La logique de la continuité gestuelle pousse à tracer cette lettre comme une boucle arrondie.

Les traits d’attaque

Les traits dits « d’attaque » tracés devant certaines lettres en début de mot notamment les lettres rondes (c, d, o, g, q ou même le t) font polémique : faut-il ou non les conserver ? Ceux-ci sont parfois considérés comme représentant une partie des liens qui permettent les enchaînements entre les lettres, il n’est peut-être pas utile de les conserver alors lorsqu’ils sont en tête du mot. Or, les autres lettres possèdent également cet attribut (b, l, m, p, etc.) mais comme il ne donne pas lieu à une rupture du geste, il apparaît comme intégré dans le tracé même de la lettre . Compte tenu de ces observations, il faudrait alors conserver ce trait d’attaque pour toutes les lettres. Font-ils partie ou non du « portrait » des lettres ? Il suffit de faire le choix de les intégrer ou non pour toutes les lettres et en accord avec l’équipe pédagogique. La question peut se poser également pour le tracé final des lettres lorsqu’elles sont situées en fin de mot, le petit trait final est confondu avec la forme même de la lettre sauf pour le « o » et le « s » qui s’ornementent parfois de cet appendice. Ici aussi, il faut faire un choix qui, quel qu’il soit, ne porte pas préjudice ; il faut toujours veiller aux contraintes inutiles et aux déformations possibles.

Des pratiques à éviter

  • Ce n’est certainement pas en complétant des tracés stéréotypés ou en repassant sur des lignes tracées en pointillé sur des fiches préparées à cet effet que cet apprentissage se construit. Apprendre à écrire, c’est apprendre un geste contrôlé visuellement sur un espace maîtrisé.
  • Il est déconseillé de faire écrire des lignes entières de lettre isolée dont on sait qu’elles subiront des déformations au fur et à mesure de l’avancée sur la ligne.

Extraits de Le Langage à l’école maternelle, Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative, CNDP, coll. « Ressources pour faire la classe », 2011

Quelle majuscule pour son prénom lorsque l’enfant est en plein apprentissage ?

L’on trouve deux réponses à cette question :

Police pour dyslexie ?
Interlignage double ?